Skateboarding is blankable : Découvrez les artistes. Partie 1

Dans le contexte de l’exposition « Skateboarding is blankable », le Grand Playground vous présente 3 artistes participant à l’expo: Léa Clavreul, Rom av.JC et RESCO.

Nous avons pensé qu’il était important de donner la parole aux artistes pour comprendre leur passion, leur démarche et leur blank…

3 artistes, 3 interviews, 3 points de vue...

Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Léa – « Léa Clavreul, 31 ans, originaire de Nantes. J’ai atterri à Lille par le biais des études et j’y vis actuellement. »

« Aujourd’hui  je suis designer graphique, couleur, finition, sur tout le périmètre trottinette Decathlon (trottinettes freestyle et trottinettes enfants, adultes, sur l’apprentissage et la mobilité urbaine).Je suis également artiste sur mon temps personnel. » 

Romain – « Je m’appelle Romain Hurdequint, et mon nom d’artiste est Rom av.JC. Passionné par l’art de la Rome antique, mes créations tournent autour d’une théorie bien précise : que le skateboard avait existé à l’époque de Jules César. »

Océane – « Je m’appelle Océane Marescotti aka RESCO, ancienne designer graphique, je suis aujourd’hui artiste peintre à temps plein, mon atelier est situé dans la condition publique à Roubaix. »

Léa Clavreul

Rom av. JC.

RESCO

Sur quels supports pratiquez vous votre art? Avez-vous un support préféré ?

Léa – « J’ai toujours été de nature très ouverte !  J’aime aborder mes créations par le biais de différentes techniques et supports. De nature curieuse et observatrice je tente plein de choses, j’expérimente ! Je n’ai pas peur d’aller vers des techniques que je ne maîtrise pas. Actuellement je tourne autour du rotring, du posca, de l’acrylique, de la linogravure … »

Romain – «  Du skate, du skate et encore du skate ! Aujourd’hui, quand je regarde une planche de skate casée, je visualise de l’argile pour céramique vieille de 2000 ans, que je peux modeler selon mes envies. Les teintes de couleur et son aspect abîmé m’inspirent et me poussent à créer mes jarres en skateboards. »

Océane – « Je peins sur toile, sur mur, au sol en intérieur comme en extérieur. Je peins aussi sur des objets. Les planches de skate font partie de mes supports favoris, j’en suis arrivée à peindre sur des vieux skates après avoir travaillé sur une série intitulée « recto verso »  qui mêlait bois et encre noire. »  

Quel est votre rapport à l’art ?

Léa – « L’art doit se partager quel que soit ton âge, ton orientation sexuelle, ta classe sociale, ta religion, ta nationalité… J’ai eu la chance d’avoir grandi dans un milieu artistique. J’ai appris en observant. Je suis également sensible et admirative des métiers de l’artisanat. »  

« Toujours rêveuse, dans mon monde, le nez en l’air à observer ce qui m’entoure dans le moindre détail. Mon imagination est débordante et l’art me permet d’extérioriser tout ce que je n’arrive pas à exprimer avec des mots. »

Romain – « C’est fin 2011 que débute vraiment mon amour pour l’art. À ce moment-là, je lance The Daily Board, le premier blog sur les créations artistiques autour du skate. Graphismes, peintures, design, sculptures, je découvre un univers ultra créatif et infini. »

« En 2017, je commence à travailler sur l’anthologie Skate Art : De l’objet à l’œuvre d’art, avec une maison d’édition de livres d’art. Ils me demandent d’avoir une approche plus experte et fondée, alors je me suis intéressé à l’histoire de l’art et aux grands-maîtres de la peinture. Aujourd’hui, entre les expositions, les collaborations, ma marque Tigerclaw Supplies et mon activité d’artiste, l’art a une part vraiment importante dans ma vie. »

Océane – « Les arts m’accompagnent depuis l’enfance, à l’adolescence le théâtre laisse place aux feutres et au pinceaux tandis que l’écriture reste ma fidèle camarade de route. »

Comment vous-êtes vous formé ?

Léa – « Tout d’abord en observant. Ensuite je me suis formée dès l’âge de 15 ans aux métiers de l’art et de l’artisanat en section couture/stylisme/modélisme. Par la suite, j’ai souhaité me former en tant que designer textile pour être au plus proche de la matière et avoir l’opportunité de varier les supports, les surfaces (tissus, papiers, bois…). 

Ensuite est venue l’envie de me former au métier de designer graphique, dans la création de motifs qui puissent s’appliquer aussi bien sur du produit, du design d’espace… Pour finir, un Bachelor en design global responsable avec une approche du métier éco responsable. Quel que soit mon parcours je n’ai jamais arrêté de créer. » 

Romain – « Adolescent, j’ai pris quelques cours de dessin puis de céramique, mais je dirais que j’ai principalement appris en autodidacte. Mon apprentissage s’est fait par un mélange de ces trois composantes : faire des erreurs, les vidéos Youtube et le partage avec d’autres artistes. » 

Océane – « Je respire pour la première fois les effluves de térébenthine  dans l’atelier de peinture de Nathalie Serres, rue Mailly à Perpignan. J’y apprendrai à peindre durant deux ans avant d’entrer en école de communication à Nantes puis à Aix en Provence. Là-bas je prendrai l’habitude de tenir un carnet de croquis, et j’y développerai mon goût pour les trames et motifs. » 

Quel est votre rapport au skateboard ?

Léa – « Je ne suis pas pratiquante. Je suis sportive depuis mon jeune âge mais j’ai découvert l’univers du skateboard il y a 4 ans. J’ai eu l’occasion de rouler mais surtout de découvrir l’univers par le biais de vrais passionnés. »

« J’aime cette idée que tu viens comme tu es, que tu te forges ta propre signature à travers tes gestes, tes mouvements, tes figures. Je ressens également la notion de partage. Tu explores et interagis avec ton environnement. Pour moi c’est une forme d’art au-delà de la performance. »

Romain – « Cela fait maintenant plus de la moitié de ma vie que je skate et à travers mes activités autour du skate art, il est maintenant omniprésent dans ma vie.« 

« D’ailleurs, malgré les 30°C, je vais me faire une petite session après cette interview ! »

Océane – « Je ne suis pas skateuse.  J’aime l’esthétique de l’univers qui s’y réfère et qui a bercé mon adolescence, j’affectionne l’objet, particulièrement comme support pour mes peintures. Aujourd’hui je crée une forme de découpe sur mes planches, en forme de coulures, les « dripping board » représentent le temps qui se fige, l’arrêt, sur un objet qui représente le mouvement, le temps qui défile. J’aime cette dichotomie et cette symbolique. »

Que pensez-vous de l’expo Skateboarding is blankable ? Pourquoi avez-vous accepté d’y participer ?

Léa – « Lorsque Tommy m’a parlé du projet pour la première fois, je n’ai pas hésité une seule seconde. Au-delà de créer et d’exposer, il y avait le sens même du projet qui m’avait séduite avec pour objectif de réutiliser des supports en fin de vie et de vendre une création au bénéfice d’une asso, en l’occurrence l’ONG Free Movement Skateboard. La cerise sur le gâteau est que ce projet est ouvert au public. » 

« J’aime apporter du sens à mes créations et surtout partager. C’est quelque chose que je recherche de plus en plus en tant qu’artiste.  Avoir l’opportunité d’interagir avec des laboratoires créatifs, des collectifs, des associations humanitaires et/ou environnementales. »

Romain – « Je suis super content de pouvoir participer à cette exposition. Lorsque Tommy Knuts m’a présenté la première édition, j’ai trouvé l’idée géniale, nouvelle et inspirante. J’étais donc “on fire” quand il m’a invité à participer à la deuxième édition. »

Océane – « Nous nous sommes rencontrés avec Tommy sur une précédente expo de skates, CHALK, on a bien accroché et il m’a invité à participer à la deuxième édition de « skateboarding is blankable ». C’est tout naturellement que j’ai accepté, le but est clairement affiché : un bon moment entre potes, une carte blanche, 100% des bénéfices reversés à l’asso freemovment… Je la trouve très qualitative, les blanks sont bien mis en valeur, les techniques et styles sont très variés. Et puis ce titre, on en parle ?… je suis fan. »

Enfin, pouvez-vous nous parler de votre blank ?

Léa – « Le format restait à définir. À partir du moment où j’ai réceptionné mon support j’ai réfléchi à la manière dont je pouvais occuper l’espace. Je me suis recentrée sur mes émotions, et sur « ma » symbolique du skateboard, de la pratique. »

« En pensant aux pratiquants, il y avait chez moi cette idée d’une « nature sauvage » qui n’obéit à aucune règle, aucune contrainte. L’idée étant de s’adapter et d’interagir avec son environnement. Je suis partie de croquis d’études, de fleurs sauvages. J’ai utilisé le crayon graphite à même le bois. Une technique au caractère « brute, authentique, sincère » comme le veut la pratique. » 

Romain – « Ça me tenait à cœur de rendre hommage au concept même de l’expo. Alors je me suis un peu creusé et je me suis dit, pourquoi ne pas présenter le processus de création d’un skate, à la sauce romaine bien sûr ! »

« Avec “Antica Fabricae Tabula⁠”, je développe une narration en trois couleurs, avec plusieurs personnages, dans le style des céramiques apuliennes à figures rouges, datant de 430 à 300 av. J.-C. Et pour rester fidèle à ma passion, j’ai découpé le blank dans une forme de jarre originale. »

Océane – « Ce blank est une pièce de ma collection « Drips and Craks » qui rend hommage aux fêlures, aux brisures de vies. Elle propose de les appréhender comme des brèches ouvrant sur de nouveaux possibles, heureux et oniriques. »

« Dans cette série, j’ai utilisé des codes couleurs très spécifiques ainsi que l’esthétique du damier, créant un rythme attendu et rigide, qui vient contrebalancer ma trame plus fluide et instinctive. » 

Léa Clavreul

Rom av. JC.

RESCO

Informations supplémentaires sur l'exposition Skateboarding is blankable

Il vous reste jusqu’au 10 septembre 2022 pour venir voir l’expo, elle est ouverte du lundi au Samedi de 10h à 18h au Grand Playground au 17 rue du Sec Arembault dans la galerie des Tanneurs à Lille.

Pour ceux qui veulent découvrir plus d’artistes, on se retrouve dans deux semaines pour la seconde partie des interviews !

Pour plus d’infos sur le magasin et nos prochains évènements, on vous invite à nous suivre sur Instagram et Facebook.

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